Pendant la dernière guerre

samedi 2 juin 2007 par webmaster

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1940

Devant l’invasion allemande, la Mayenne reçoit quelques 180.000 réfugiés dont 55000 originaires de l’Aisne. Lignières en voit sa population considérablement augmentée.

Les troupes allemandes entrent en Mayenne par le nord-est le 17 juin 1940. La valeur du Mark d’occupation est fixée é 20 francs français.

Le 11 juin 1940 un avion anglais est abattu à quelques centaines de mètres du bourg d’Orgères. Les cinq occupants sont tués et carbonisés. Ils étaient âgés de 18 à 28 ans. Les corps des aviateurs sont restés sans sépulture jusqu’en août où ils furent inhumés au cimetière de Lignières.

1941 - 1943

Les Allemands occupent Lignières et Orgères ne créant pas trop de problèmes. Un poste d’observation sera construit dans un hêtre sur la hauteur de Monthard (un peu plus haut que le monument du Sacré-cœur).

1944

- 6 juin : Jour du débarquement sur les plages normandes, le roulement des tirs d’artillerie est perceptible et dès le lendemain les convois allemands commencent à passer se dirigeant vers Caen. C’est la période où les maquis vont s’organiser notamment à la Gérarderie. Pour empêcher l’atterrissage des avions, les Allemands font planter des pieux dans les champs de la ferme de Monnaie (on les appellera les " Asperges de Rommel "). Des équipes sont également constituées pour monter la garde le long des routes. Vers le 5 juin le Commandant VIEL de la Ferté Macé accompagné de sa fille Simone et de quelques hommes arrive à la Gérarderie (ferme exploitée par Gustave BOBOT) pour y installer un maquis et y entreposer les armes qui avaient été provisoirement cachées à la Verrerie (Route de Joué du Bois) et dans d’autres lieux ; armes provenant de parachutages dans la région de Fougères et la Barroche Gondouin. Ce maquis a pour tâche l’attaque des unités et transports allemands se dirigeant vers le front de Normandie.

- 13 juin : Dans la matinée, les maquisards attaquent les Allemands d’un camion en panne à Orgères, près du village du Feugeray.

Quatre Allemands sont tués tandis que plusieurs s’échappent. Egalement dans la matinée de ce même jour, des jeunes du maquis ramenant des armes vers la Gérarderie se trouvent près de la Fouchardière, face à une voiture d’Officiers allemands, surpris ils ouvrent le feu tuant un Allemand.

De nouveaux maquisards arrivent en renfort ; ce sont les FTPF du commandant PIETRI (LOULOU) qui ont du quitter l’Ile et Vilaine. En pleine organisation ces maquisards manquèrent un peu de prudence, ne se cachant pas suffisamment et furent trop confiants dans deux nouvelles recrues qui paraissaient de choix et qui n’étaient en réalité que d’affreux mouchards.

Réagissant après l’attaque du Feugeray et de la Fouchardière, environ 200 Allemands venus d’Alençon, se ruent à l’attaque du maquis qui soutient vaillamment le siège pendant plus de trois heures, mais qui doivent se replier face aux Allemands armés de mortiers, mitrailleuses et lance-grenades. A la nuit tombante une trentaine réussiront à gagner la forêt en exécutant la manœuvre que leur avait appris le matin même leurs Officiers.

Un jeune maquisard qui en vélo rejoignait la Gérarderie est arrêté par les Allemands à la Fouchardière ; il sera fusillé le soir. D’autres qui suivaient réussirent à faire demi-tour et à prévenir les suivants. Le maquis devait dans les semaines à venir regrouper plusieurs centaines d’hommes.

Au cours de ce combat les Allemands auraient eu 21 tués et un grand nombre de blessés. Du coté du maquis il y eut cinq tués ; six autres faits prisonniers au cours de l’attaque et un cultivateur voisin, qui venait chercher ses chevaux herbagés près de la Gérarderie, (Mr COTIN Marcel) furent fusillés à la Fouchardière. Seule sera épargnée Simone Viel qui sera la seule Ornaise à être promue au grade d’Officier à titre FFI.

- 16 juin : Les jours suivants les ligniérois vivent dans la peur ; aux Allemands que recherchent les maquisards se sont joints deux membres de la milice. Après les villages du Feugeray, du champ du four et de la Gérarderie incendiés dès le 13 juin, ce sera le 16 le tour de la Mairie de Lignières avec l’école des garçons, la maison du maire, celle voisine d’un agriculteur, la ferme de Cornière et la maison de la Trigalle qui seront la proie des flammes. Les fermes de la Prévostière et de la Teinture seront épargnées. (A la Prévostière, un officier allemand logeant dans la maison se serait opposé à l’incendie).

Monsieur Georges Barbé adjoint au Maire, lequel avait du fuir, a du jouer beaucoup de diplomatie pour obtenir des Allemands l’autorisation de donner une sépulture décente et provisoire aux tués et fusillés de la Gérarderie. Un service solennel aura lieu le 5 octobre en présence des hautes autorités départementales, locales et des sociétés en l’église de Lignières. Le corps d’une des victimes était gardé par douze FFI en armes, il représentait les onze autres restés dans la fosse commune creusée au cimetière de Lignières. Dans l’après midi les autres corps furent exhumés, reconnus par leurs camarades et acheminés dans la région de Fougères où eurent lieu les inhumations définitives.

Sont tués au cours des combats : Gustave Bobot 59 ans, Robert Delatre 21 ans, Pierre Jouan 54 ans, Mathurin Le Gac 21 ans et Guy Richaume 19 ans. Sont fusillés à la Fouchardière : Marcel Cotin 46 ans, François Cheminel 20 ans, Robert Gougeon 19 ans, Paul Lasnier 19 ans (blessé), Auguste Le Duc 22 ans, René Pelé 20 ans et Gilbert Zoccolini 20 ans. Une stèle a été inaugurée à la Fouchardière le 13 juin 1946. Un monument des fusillés est inauguré, route de Couptrain le 13 juin 1948. Le 21 janvier 1949 la commune est citée à l’ordre du régiment (croix de guerre avec étoile de bronze) "commune courageuse, qui au cours des combats de la libération a su faire preuve d’un très grand esprit de patriotisme et de sacrifice, son maquis a été l’un des plus actifs de la région Mayenne-Orne".

- 13 juillet : En juillet sur l’ordre des Allemands des abris individuels sont creusés dans les talus, sur les bords des routes de 200 m en 200 m pour permettre aux soldats de s’abriter des mitrailleuses des avions. II en subsiste encore quelques traces.

Dans l’après-midi deux camions de réfugiés de la laiterie de Monteville (Calvados) prennent la route de Pré-en-Pail. Ils seront mitraillés en forêt de Monnaye par les avions et brûleront. Quatre réfugiés sont tués et cinq autres carbonisés. Ils seront inhumés au cimetière de Lignières.


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Dernière MAJ : vendredi 14 décembre 2007

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